Une maison étanche aux infiltrations extérieures n’est pas pour autant protégée contre les effets de l’humidité. Condensation et autres fuites au niveau de la plomberie peuvent également faire augmenter le taux d’humidité et provoquer certains dégâts.

La condensation :

La respiration de 4 personnes produit 20 litres d’eau par jour sous forme de vapeur, la préparation d’un repas sur une cuisinière à gaz dégage 400 g/h de vapeur d’eau, une douche chaude, 200 g/h. Par temps froid – et lorsque la ventilation est insuffisante – cette vapeur redevient liquide au contact des surfaces froides : les vitres, les murs extérieurs, les plafonds. C’est la condensation.
Dans son voyage aérien, la vapeur se charge de nombreux polluants. Revenue sous forme liquide, elle favorise l’apparition des moisissures : le papier peint, les peintures, sont piquetés de taches noires qui s’étendent progressivement.

La condensation, comme les infiltrations, provoque aussi le décollement des peintures et l’effritement des enduits.

Même si l’air est plus humide en été qu’en hiver, les dégâts provoqués par la condensation surviennent en période froide, à cause de la différence de température entre l’intérieur et l’extérieur. Dans le cas d’une fenêtre équipée d’un simple vitrage, la température est de 0 °C à l’extérieur et de 20 °C à l’intérieur : l’air chaud de l’intérieur se refroidit brusquement au voisinage de la vitre, et comme il ne peut plus contenir le même volume de vapeur d’eau, celle qui est en excès se condense. C’est le point de rosée. Des gouttelettes apparaissent sur la vitre. C’est ce phénomène qui génère le givre dans le réfrigérateur ou les moisissures sur les murs. En effet, si les murs sont plus froids que l’air ambiant, la vapeur se condense : au lieu de s’écouler, l’eau obtenue est absorbée par le plâtre ou le papier peint.

En outre, plus l’air est statique, plus le phénomène s’accentue. Un renouvellement d’air permanent est le seul moyen durable de réguler le taux d’humidité et, par conséquent, de réduire la condensation.

Les 3 causes intérieuresd'humidité

L’hygrométrie représente le taux d’humidité (la quantité d’eau) de l’air. L’humidité relative de l’air doit être comprise entre 45 et 65 %. Mesurez-la avec précision à l’aide d’un testeur d’humidité.

L’aération naturelle :

La ventilation naturelle ne nécessite aucun dispositif mécanique pour fonctionner. La circulation de l’air est induite par le tirage thermique (l’air chaud étant plus léger que l’air froid, il monte, l’air froid le remplace, puis se réchauffe à son tour, etc.) dû aux différences de températures entre l’intérieur et l’extérieur et aux pressions du vent sur l’enveloppe du bâtiment.

Trois règles essentielles pour une aération naturelle efficace :

  • Aérez régulièrement vos locaux. Cinq minutes par jour peuvent faire l’affaire : la durée est suffisante pour permettre à l’air intérieur de se renouveler, mais pas pour refroidir les murs.
  • Veillez à ce que les orifices de ventilation naturelle présents dans le logement soient toujours propres et dégagés : des entrées d’air sont installées en bas des murs pour laisser entrer l’air frais de l’extérieur, tandis que des bouches reliées à un conduit vertical évacuent l’air chaud par le toit.
  • Limitez les dégagements de vapeur d’eau dès leur production, en aérant la cuisine lors de la préparation des repas, la salle de bains après la douche.

Extracteurs :

La ventilation naturelle par tirage thermique via des grilles d’aération hautes et basses peut être améliorée par l’ajout d’un extracteur, qui, en tournant, crée une dépression supplémentaire.
Vous pouvez également installer des extracteurs à fort débit conçus pour ne fonctionner que lors de l’utilisation de la pièce. Le cas le plus courant est celui de la hotte à évacuation directe placée au-dessus de la cuisinière. Pour la salle de bains, il existe des extracteurs fonctionnent via un interrupteur, qui peuvent être couplés à l’éclairage. Les plus perfectionnés fonctionnent automatiquement selon le taux d’humidité de l’air présent dans la pièce.

Ventilation mécanique contrôlée (VMC) :

La ventilation mécanique contrôlée par extraction d’air, communément appelée VMC, utilise des entrées d’air neuf dans les pièces principales, des  bouches d’extraction d’air dans les pièces de service (cuisine, salles d’eau,  toilettes), des conduits et un groupe d’extraction (ventilateur) pour évacuer l’air à l’extérieur du logement. Elle permet ainsi de s’affranchir des conditions climatiques. Elle est devenue réglementaire par arrêté du 22 octobre 1969, pour autant, seule la ventilation est une obligation légale, détaillée dans l’arrêté du 24 mars 1982 modifié par celui du 28 octobre 1983.
La VMC simple flux se compose d’un extracteur, généralement placé dans les combles, et relié à des bouches placées dans les pièces humides. L’arrivée d’air est assurée depuis l’extérieur par des grilles indépendantes placées dans les pièces principales. Ce type d’installation équipe la quasi-totalité des logements construits depuis 1982.
Le système de VMC double flux (schéma ci-dessous) fonctionne dans les 2 sens : l’air de l’extérieur aspiré passe dans un échangeur, qui est chauffé par l’air vicié en partance. L’air neuf, filtré et réchauffé, est insufflé dans les pièces principales, ce qui génère d’importantes économies d’énergie. En revanche, ce type d’installation doit être prévu dès la construction car il multiplie par deux le nombre de conduits, ce qui impose la réalisation de gaines techniques.

Absorbeurs d’humidité et traitements de surface :

Déshumidificateurs ou absorbeurs d’humidité

Le principe d’un déshumidificateur consiste à absorber l’humidité en excès contenue dans l’air. Il peut être utilisé pour corriger une période d’humidité ponctuelle, en automne ou à la suite d’une inondation accidentelle, ou bien pour réguler l’humidité d’une pièce naturellement humide, comme une cave ancienne par exemple que vous souhaitez utiliser pour conserver du vin.
On en trouve de 2 sortes :
– les déshumidificateurs chimiques, dont les cristaux absorbent l’humidité.
Ils nécessitent de vider régulièrement l’eau absorbée et de renouveler les cartouches.
L’efficacité du procédé est liée à la température ambiante : plus elle est basse, moins l’absorbeur est efficace. De plus, l’air n’étant pas brassé, il n’est pas traité de façon homogène : il peut donc subsister des zones humides dans la pièce ;
– les déshumidificateurs électriques, qui fonctionnent comme un réfrigérateur. L’air est aspiré, il refroidit, la vapeur givrée est récupérée dans un bac collecteur ou par un système d’évacuation directe après dégivrage. Ce système a l’avantage de brasser l’air et d’être réglable en fonction des besoins, mais il est plus cher à l’achat et à l’usage.

Traitements contre les moisissures :

Contrairement aux traitements de masse, ces traitements de surface corrigent les effets visibles de l’humidité, mais ne protègent pas la maçonnerie. Ainsi, vous trouverez des produits à vaporiser ou à appliquer au rouleau pour détruire les mousses et supprimer les traces de moisissures (cf. p. 60).
Les efflorescences sont des composés minéraux, dissous au contact de l’eau.
Lorsque celle-ci s’évapore à la surface du mur, les minéraux cristallisent à nouveau et forment des dépôts. Le traitement consiste alors à étancher le mur par l’extérieur ou par injection. À défaut, vous pouvez appliquer un écran d’étanchéité (cf. paragraphe suivant).
Le salpêtre se compose de cris taux de nitrate de potassium. Pour se développer, il lui faut de l’humidité, certaines bactéries et une température comprise entre 10 et 15 °C. Il se nettoie à l’eau chaude, éventuellement additionnée d’un verre de vinaigre d’alcool.

 

Les 3 causes intérieuresd'humidité

Salpêtre ou efflorescences ? Pour réaliser le diagnostic, approchez la flamme d’un briquet : si le dépôt s’enflamme, c’est du salpêtre, sinon ce sont des efflorescences.

Revêtements imperméabilisants :

Ils se présentent sous la forme d’une peinture (cf. p. 56), à appliquer sur le support nettoyé et en bon état (fissures rebouchées). Ils se comportent comme une barrière étanche, parfois microporeuse, qui permet d’appliquer ensuite un revêtement final. On distingue :

  • les résines acryliques, les plus courantes, comparables à des peintures en phase aqueuse légèrement améliorées ;
  • les résines en phase solvant, qui pénètrent quelque peu dans le support, ce qui permet de corriger la porosité en surface et de durcir le fond ;
  • les résines époxydes, qui forment après séchage une barrière parfaitement étanche.

Cet écran est indiqué pour l’étanchéification de murs enterrés soumis à des infiltrations de nappe.

Les fuites de canalisations :

Les fuites dans les réseaux d’alimentation ou d’évacuation en eau d’un logement se produisent le plus souvent au niveau des raccords, et notamment ceux réalisés sans soudure. Le remplacement du joint suffit à rétablir l’intégrité du réseau.
Dans le neuf, les réseaux sont de plus en plus souvent noyés sous dalle (plancher chauffant, alimentation en polyéthylène réticulé…), ce qui pose un problème particulier pour localiser la fuite. Les travaux à réaliser sont complexes, puisqu’il faut réaliser des sondages, défoncer la dalle, changer les éléments détériorés et tout remettre en ordre. Il est préférable de confier ce type d’intervention à un professionnel.

 

Les 3 causes intérieuresd'humidité

 

Les fuites de l’équipement sanitaire :

Le lave-linge ou le lave-vaisselle qui déborde : ce type de dégâts est parfaitement pris en charge par les plombiers et les compagnies d’assurances, il est donc préférable de ne pas intervenir vous-même. Vous éviterez ainsi tout risque de litige, le bricolage étant rarement apprécié par les experts.
Mais la fuite peut être plus insidieuse, comme dans le cas d’un défaut d’étanchéité du joint de raccordement entre la baignoire et le mur d’appui.
À chaque utilisation, l’eau s’infiltre et détruit progressivement l’enduit, ce qui affecte le revêtement. Il faudra alors déposer les revêtements, laisser sécher la cloison puis refaire les finitions. Pour vous épargner ces désagréments, remplacez les joints traditionnels au ciment par un cordon de mastic, et changez-le tous les 5 à 8 ans (cf. p. 62). Profitez-en pour décrasser les joints du carrelage mural à l’aide d’une pointe métallique,  voire refaire une barbotine comme pour une pose en neuf.

Les 3 causes intérieuresd'humidité

Stylo anti-moisissures pour joints de carrelage.

Carnet du pro :

En complément du renouvellement  d’air, l’isolation performante du logement contribue sensiblement à réduire les méfaits de la condensation.
Par ordre de priorité, cette isolation concerne les combles, puis les ouvertures, les murs extérieurs et enfin les planchers.
Où placer l’absorbeur d’humidité? S’il convient pour toutes les pièces de la maison, cave compris, tenez-le éloigné des sources de chaleur car l’eau pourrait cristalliser.

Geste vert :

Le liquide saumâtre qui se dégage de l’absorbeur d’humidité fait un bon désherbant, plus écologique que les désherbants chimiques, alors réservez-le pour votre jardin!

Le saviez-vous?

On parle de traitement hydrofuge pour les produits qui bloquent l’entrée de l’humidité dans les murs poreux tout en laissant le matériau respirer.

Photographe : Julia Brechler / Bricolo Factory – Alain Thiébaut